samedi 20 décembre 2014

Chine : vers une nouvelle stratégie économique


La Chine fait peur. Ces gens nous rachètent, nous concurrencent de manière déloyale, exercent un dumping social et environnemental, vont devenir la première puissance économique au monde. Ces idées reçues plus ou moins réelles cachent toutefois une réalité changeante dans le pays le plus peuplé au monde. En effet, si la stratégie économique chinoise a jusqu’ici fait ses preuves pour accroître la production et la richesse nationale, elle est en train d’évoluer, doucement mais sûrement. Voici l’occasion de comprendre comment la Chine pourrait bien, par un changement de stratégie économique, prendre une part plus dominante encore dans l’économie mondiale.


Les bases de la réussite chinoise


Depuis l’ouverture économique à la fin des années 1970 et dans les années 1980, sous l’influence de Deng Xiaoping, la Chine mit en œuvre une stratégie basée sur quelques principes économiques qui ensemble constituaient ce qu’on appelle « L’économie socialiste de marché » :

-L’ouverture économique, par la politique des Zones Economiques Spéciales décidée en 1979. Situées surtout sur la Chine littorale ces zones avaient pour objectif d’offrir aux firmes transnationales des avantages fiscaux (pays moins d'impôts par exemple) pour qu’elles puissent installer leurs usines et leur production et donc augmenter le dynamisme et l’activité économique du pays. Toutefois on peut le dire l’ouverture économique fut localisée et très progressive.

-Une forte industrialisation fut aussi la clef de la réussite. L’ouverture économique a permis cette industrialisation, en plus d’un avantage démographique considérable : la possession d’une main-d’œuvre immense et donc à bas coût a favorisé l’installation de plus en plus grande des industries d’abord à faible valeur ajoutée (surtout des biens de consommation) mais aussi de plus en plus à valeur ajoutée forte, développant aussi une économie de la connaissance (dans le secteur tertiaire et les services spécialisés notamment). 

-Une politique d'exportations relativement agressive complétait cette industrialisation pour la rendre concurrentielle et faire de la Chine une puissance exportatrice. C’est par la politique monétaire que ce fut fait, avec un taux de change faible, rendant le Yuan sous-évalué par rapport aux autres monnaies mondiales. C’est aussi pour cela qu’on évoqua la Chine comme étant devenu « l’Atelier du monde ».

-Une législation différente d’un point de vue social et environnemental rendant la Chine attractive pour des entreprises ayant des coûts de plus en plus élevés pour l’embauche d’ouvriers peu qualifiés dans les pays développés.

Le tout a été couronné par une adhésion à l’Organisation Mondiale du Commerce en 2001. La Chine dû alors poursuivre des réformes de libéralisation de l'économie, sans pour autant abandonner certains principes, comme sa monnaie très faible et une législation avantageuse, ainsi qu’un Etat interventionniste. Progressant de plus en plus dans les années 2000, la Chine fut moins affectée que les pays occidentaux lors de la crise mondiale de 2008-2009. Néanmoins, cette crise mit en valeur un fait : l’économie chinoise, puisqu'elle exporte beaucoup, est  particulièrement dépendante des pays occidentaux. De même, des tensions à l’OMC concernant la stratégie chinoise très défensive (propriété intellectuelle, yuan faible) se sont développées dans ces années. C’est sans doute pour ces raisons que la Chine adopte peu à peu une nouvelle stratégie économique.  


De nouvelles orientations économiques



Depuis quelques années donc, certaines décisions économiques chinoises passent relativement inaperçues mais pourraient peu à peu changer la donne économique chinoise vers une libéralisation économique accrue.

Ces décisions répondent tout d’abord à de nouvelles données économiques observées en Chine :
-La Chine est devenue la première puissance commerciale au monde devant les Etats-Unis. Parallèlement à cela, du fait de l’évolution de la société chinoise (urbanisation, diffusion progressive de la croissance à la Chine intérieure, accès au marché de plus en plus grand), la population chinoise va bientôt devenir la plus grande source de demande au monde. Le marché intérieur chinois ouvre donc de nouvelles possibilités à l’économie du pays.

-L’évolution démographique chinoise (stagnation de la population) tend à entraîner une augmentation du coût de la main-d’œuvre chinoise, notamment par rapport à d’autres pays émergents asiatiques.

-La puissance monétaire et économique chinoise, ainsi que sa croissance, entraîne logiquement une hausse des prix et une augmentation du prix de la monnaie chinoise par rapport aux autres, ce qui peut avoir une influence sur ses exportations.

En réaction à ces évolutions ainsi qu’à des tensions économiques ou encore une volonté de se rendre indépendante de la demande occidentale, la Chine a donc fait évoluer ses pratiques économiques par des réformes d’une grande importance en 2013 et 2014.

-En ce qui concerne l’organisation interne et le rôle de l’Etat, des monopoles d'Etat sont abandonnés dans le chemin de fer, le transport aérien, la finance, l’énergie et les télécoms : ces domaines sont ouverts à la concurrence des entreprises privées. De même, une réforme des terres agricoles est entreprise.

-L’ouverture financière est aussi une petite révolution. En effet, la Chine admet de plus en plus facilement les capitaux étrangers sur ses places financières et les restrictions administratives sont moins grandes. De même, la Chine aide financièrement d’autres économies asiatiques (par des prêts notamment) : Mongolie, Kazakhstan, Afghanistan, Inde, Pakistan... Une véritable « zone économique chinoise » se prépare avec une institution bancaire d’investissement et une sorte de fond monétaire pour coopérer avec ces nouveaux partenaires. Comme une sorte de « Plan Marshall » à la chinoise pour soutenir le développement de pays voisins.

-Cette ouverture est également commerciale et permet de renforcer les liens commerciaux avec les pays aidés pour donner de nouveaux débouchés à l’économie chinoise qui pourra donner des chantiers à ses grandes entreprises pour la construction des infrastructures dont ces pays ont besoin. 

-Dans cette même stratégie de conquête économique, c’est la politique monétaire qui est la plus impressionnante. En effet la Chine a une monnaie de plus en plus stable. Elle suscite de plus en plus la confiance des marchés. C’est parce qu’il y a une libéralisation du taux de change (la valeur d'une monnaie) et du taux d’intérêt (le prix de l'argent) en Chine : les prix de marché se constituent peu à peu et amènent à un yuan non sous-évalué/ L’objectif chinois est ici de stimuler le marché intérieur et son potentiel. Au niveau international donc, le yuan n’a plus le rôle de doper les exportations mais a vocation à être une monnaie d’échange. En effet, la Chine n’utilise plus le dollar pour nombre de ses échanges notamment avec l’UE et les économies asiatiques. Le yuan s’internationalise : des accords ont été signés avec la Suisse ou le Royaume Uni. La monnaie chinoise est maintenant convertible sans passer par une monnaie intermédiaire.



On le voit donc, ce qui se joue depuis quelques mois et ce qui va se poursuivre progressivement en Chine est tout à fait passionnant. La traditionnelle stratégie exportatrice est de plus en plus laissée de côté au profit d’une économie en voie de libéralisation, une économie de l’offre avec des prix libres fixés par les marchés. De même, la stratégie chinoise vise à concurrencer le système américain au niveau monétaire, financier, commercial et même institutionnel. La coopération avec d’autres économies en devenir pourrait bien faire de la Chine le pivot d’une nouvelle économie-monde, plus multipolaire que jamais, voire à dominante asiatique claire. Tout est fait en tout cas pour renforcer l’indépendance des économies asiatiques vis-à-vis du dollar, afin d’éviter les crises comme celle de 1997 (que la Chine avait d’ailleurs peu connue).
Des réformes historiques sont donc en marche. Espérons que le dirigeant chinois actuel, Xi Jinping, soit « éclairé » dans tous les sens du terme et qu’à l’avenir, ces réformes libérales se concrétisent politiquement pour amener la Chine vers la démocratie.  



SOURCES

Boursorama
French China
Atlantico
La voie de la Russie
Le Figaro

Wikipedia

http://www.chine-informations.com/guide/chine_21.html

mercredi 26 novembre 2014

Il y a 40 ans: discours de Simone Veil devant l'Assemblée nationale


Le mardi 26 novembre 1974 commence la bataille parlementaire sur la légalisation de l'IVG. À 16 heures, Simone Veil monte à la tribune de l'Assemblée nationale pour défendre son projet de loi autorisant l'avortement.
En France, elles sont alors 300 000 femmes à avorter clandestinement chaque année. 300 000 criminelles selon la loi pénale de 1920, une loi qualifiée d'obsolète et ouvertement bafouée. Ministre depuis à peine six mois, encore inconnue des Français, Simone Veil vient porter le combat des femmes face à une Assemblée presque uniquement composée d'hommes. Pendant trois jours et deux nuits, elle affronte 74 orateurs, endure les critiques, subit jusqu'aux accusations de racisme nazi ou d'eugénisme, elle, déportée à Auschwitz. Mais Simone Veil tient tête. Au petit matin du 29 novembre 1974, après 25 heures de débats, la loi sur l'interruption volontaire de grossesse est enfin votée par 284 voix contre 189.

mardi 18 novembre 2014

1769 un fardier, 1944 l'enseignement technologique "moderne"

En 1769 roulait le Fardier de Cugnot, première voiture automotrice (on ne parlera d'automobile que vers 1890).
Puis vint le train, à vapeur, conduite par un mécanicien, qui réglait la vitesse de marche de la machine, aidé par le chauffeur qui alimentait la chaudière en charbon. Ce dernier était habillé d'un "bleu de chauffe", en toile bleue, la tenue actuelle du spécialiste de la réparation automobile.
Le mécanicien réparateur d'automobile, reconnu pour ses capacités techniques, obtient, dès 1911, Le CCP, Certificat de Capacité Professionnelle, devenu CAP, Certificat d'Aptitude Professionnelle, en 1919 (formation en 3 ans).
C'est en 1944, il y a donc tout juste 70 ans, que ce diplôme devient national, sous la responsabilité de la Direction de l'enseignement technique et, par décret du 18 septembre 1944, le Gouvernement provisoire de la République française, présidé par Charles de Gaulle, transforme les centres de formation professionnelle (CFP) en centres d'apprentissage (CA).
Ainsi nait l'enseignement technique en France.
Les CA deviendront collèges d'Enseignement Technique (CET) en 1960 puis Lycées d'Enseignement Professionnel (LEP) en 1976 et Lycées Professionnels (LP) en 1985.
Et c'est d'ailleurs en 1976 que le Lycée Cugnot ouvre ses portes. 

M. Boursin

mardi 11 novembre 2014

Il y a 25 ans : la chute du mur de Berlin

Le Mur de Berlin, 1986


Bonjour à tous !

En ce long dimanche de mois de novembre, une commémoration importante retient notre attention. Cela fait en effet 25 ans jour pour jour que le mur de Berlin fut détruit. L'un des événements les plus importants du passé proche, de l'histoire du temps présent. Il clot pour l'Allemagne une page douloureuse de l'histoire pendant laquelle elle fut partagée, pendant laquelle elle n'était qu'un apanage, une zone tampon entre deux grands blocs en affrontement indirect depuis l'après deuxième guerre mondiale. 
Evidemment, la portée de l'événement est très souvent analysée à l'échelle mondiale et sous l'angle des relations internationales. S'il est évident que cet événement a déclenché la déliquescence puis l'implosion du bloc communiste, si nous savons tous que ce fait a réorganisé la géopolitique mondiale et permis aux Etats-Unis d'être la seule hyperpuissance pendant une dizaine d'années environ, il est tout aussi intéressant de se pencher sur les conséquences de ce fait au niveau européen et allemand, des recoins de la psychologie collective jusqu'aux accélérations de la construction européenne. Une nouvelle donne a t-elle été permise par ces événements à l'échelle de l'Allemagne désormais réunifiée et stabilisée, après de nombreux bouleversements frontaliers et migratoires ? Peut-on dire que l'Allemagne s'est réinventée dès lors ? 


Petit rappel des faits



Nous n'allons pas nous éterniser à tout dire à propos du mur, il y a tellement à (re)dire que cela pourrait être fastidieux. En revanche, il paraît nécessaire de rappeler certains faits...
Tout d'abord le mur de Berlin est le résultat même des manifestations de la guerre froide. Dès 1948, l'affrontement est latent et pour empêcher la constitution d'une enclave occidentale dans sa zone d'occupation, l'Union Soviétique décrète le blocus terrestre de la ville. Pour contrer cette décision, les occidentaux, et notamment le général Clay, décide d'organiser un pont aérien pour ravitailler les Berlinois de l'ouest jusqu'au 12 mai 1949. 
C'est la cristallisation des tensions entre les deux côtés de la capitale Prussienne qui a entraîné la division de l'Allemagne avec la création de la RFA (par la Loi fondamentale) puis de la RDA. Le mécanisme de division s'accentue alors... 
Néanmoins les différences économiques, politiques et sociales entre les deux Etats sont vite ressenties par les habitants de la RDA, très attirés par l'ouest. La frontière entre les deux Allemagnes ne pouvait contenir les velléités migratoires. De même, un certain nombre d'entre eux passait par Berlin, véritable brèche pour la RDA. La seule solution est de colmater celle-ci, mais l'URSS hésite à donner son feu vert, préoccupée par l'opinion internationale. 
Finalement, le 6 juillet 1961, c'est un "oui" : la procédure de construction du mur et enclenchée et la construction réelle commence le 13 août 1961 avec la pose des premiers fils de fer barbelés. Tout cela oblige bien sûr à réorganiser la ville et ses infrastructures, d'autant plus que le Mur est renforcé d'années en années, le béton armé remplaçant le parpaing initial, les bunkers s'ajoutant à la construction. 
Pendant 28 ans, le Mur fut un symbole de la guerre froide. A l'occasion du 40ème anniversaire de la RDA, on pense aux célébrations mais pas vraiment au Mur qui semble immuable. Pourtant, les migrations furent facilitées vers l'ouest début 1989 et en août-septembre 1989, des allemands profitent de l'ouverture temporaire du rideau de fer pour partir. A cela s'ajoutait une opposition grandissante et des manifestations pour la liberté de parole, de la presse, aussi bien à Leipzig qu'à Berlin Est. Face à ces manifestations, l'absence de soutien de l'URSS est déjà évocateur et le peuple est en confiance. "Wir sind das Volk" déclament 75 000 personnes le 9 octobre. Malgré un changement à la tête du parti unique (le SED) et des annonces de réformes, le mouvement ne s'essouffle guère. 
La chute du mur peut fasciner par son caractère pacifique et spontané. En effet, les autorités, même si elle ne réagissaient pas par la répression, n'avaient pas vraiment choisi l'ouverture du mur. Mais lors d'une conférence de presse, Günter Schabowski s'embrouille en direct et annonce que "Nous avons décidé aujourd'hui d'adopter une réglementation qui permet à chaque citoyen de la RDA de se rendre à l'étranger par les postes-frontières est-allemands", ce à quoi il ajoute que cette décision est immédiate face aux questions stupéfaites des journalistes. C'est alors que la population, les journalistes, se massèrent vers le mur et  commencèrent à entamer sa démolition sous la passivité complice de gardes-frontières indécis. Le passage, émouvant, fut médiatisé mondialement et entérina la fin de la division entre les deux Allemagnes qui se retrouvaient.  

Une Allemagne en renouveau ? 


Bien évidemment, la portée de cet événement marquant fut immédiate et irrémédiable sur le plan politique et diplomatique. Néanmoins, si la Réunification semblait inévitable, il fallut toutefois la mener à bien et ce n'était pas chose simple : il fallait reconstruire physiquement une ville, marier économiquement et politiquement deux Etats que tout séparait. Si les Allemands semblaient prêts à reformer une nation, les est-allemands n'étaient pas forcément préparés à connaître l'économie de marché. Il fallait donc arrimer l'est à l'ouest et l'Allemagne réunifiée à l'Europe. C'est d'ailleurs dans ce cadre que les dirigeants européens, dont François Mitterrand, ont mis tout leur poids dans la balance pour profiter de cet événement pour imposer à l'Allemagne une monnaie unique dans le cadre de la construction européenne. C'est seulement sous certaines conditions que l'Allemagne accepta.
En plus de la réunification, officielle à partir du 3 octobre 1990, et en plus du nouvel impact sur la construction européenne, l'Allemagne a travaillé sur son modèle. Si politiquement, elle poursuivit dans la lignée du fédéralisme et du parlementarisme (tradition depuis la Loi Fondamentale de 1949), elle pris un autre tournant économiquement parlant. En effet, le fameux "modèle allemand" n'est pas si ancien. Historiquement, l'Allemagne est plutôt basée sur un réseau de PME qui permis le décollage économique allemand au XIXème siècle ; sur une politique sociale mise en place dès les années 1880 sous Bismarck (pas tant par socialisme que pour couper l'herbe sous le pied de ses opposants) ; sur "l'économie sociale de marché" enfin, depuis l'après guerre, permettant l'association de la concurrence à la participation des ouvriers dans les entreprises. 
Or ce modèle change dès lors que la Réunification arrive, d'abord avec Helmut Kohl puis surtout avec Gerhard Schröder entre 1998 et 2005. Celui-ci baisse la fiscalité des entreprises et des hauts revenus, réduit les prestations sociales pour les retraités et chômeurs et baisse les taxes sur les plus-values des entreprises. Il profita en partie d'un euro plutôt faible à l'époque pour opérer à ces réformes structurelles. C'est ainsi que le modèle allemand mua et que nos voisins choisirent la précarité et la flexibilité face au chômage, tout cela avec le blanc-seing des sociaux démocrates allemands qui depuis déjà 1959 ont renoncé au marxisme théorique. 
On le voit donc, certaines lignes ont bougé en Allemagne. Peut-on toutefois penser que le renouveau est total ? Rien n'est moins certain, les traces du Mur persistent.
Le niveau de vie et la richesse reste inégalement répartis au sein du territoire allemand, en défaveur des länder de l'ancienne Allemagne de l'est.

Le PIB par habitant peut varier du simple au double selon le le côté de l'Allemagne où l'on se trouve. 
Source : La documentation française. 2009. 


Ces inégalités territoriales persistent donc et font se développer un certain mouvement d'ostalgie, c'est à dire de regret plus ou moins prononcé à l'égard de l'ancienne RDA, notamment sur certains aspects quotidiens ou l'économie. Un sondage de 2009 a même mesuré cette ostalgie comme étant majoritaire en ex-Allemagne de l'Est. De même, ces inégalités que tentent de réduire l'Etat fédéral sont sources de tensions politiques entre les länder les plus riches et les plus pauvres, les premiers refusant de payer pour les plus pauvres et exigeant une réforme.

Enfin, si l'Allemagne est une puissance incontestable en Europe et semble tenir à elle-seule la machine européenne, ne soyons pas trop laudatifs. Cette puissance n'en reste pas relativement vieillissante d'un point de vue démographique avec 1,38 enfant par femme en âge de procréer (2012). Seul le solde migratoire positif permet aux Allemands de ne pas perdre d'habitants, alors que dans le même temps la France se maintient à 2,01 enfants par femme en âge de procréer.



Certes, l'Allemagne a encore du chemin à parcourir mais tant de choses ont été faites depuis 25 ans que rien ne noircira vraiment le tableau de ce 9 novembre 2014. Des milliers d'Allemands ont commémoré l'événement et un million de personnes (allemands ou étrangers) devaient faire le déplacement à Berlin pour aujourd'hui, ce dont ne s'est pas privée la chancelière qui, ayant elle-même vécu en Allemagne de l'est, a rappelé l'espoir porté par un tel événement. Tout cela est le symbole d'un patriotisme retrouvé et apaisé.


Sources :

L'Histoire. Les collections. Numéro 65. "L'Allemagne de Luther à Merkel". Octobre-décembre 2014.
Le Monde
Le Point. 


M. Decombe

mercredi 29 octobre 2014

Centenaire 14-18: les poilus, missionnaires du football.

-Jules Rimet, ancien poilu et artisan de la création de la Coupe du Monde-
Bonjour à tous,
La Coupe du Monde de football s’est achevée en cette année du centenaire de la Grande Guerre. Quoi de mieux alors que de commémorer cet anniversaire par un petit billet d’histoire culturelle et sociale autour du sport le plus populaire de la planète ?
Né dans la seconde moitié du XIXème siècle en Angleterre, le « Football Association » est un sport qui provient de la codification de jeux de balle populaires comme la soule. Petit à petit, l’Angleterre puis les autres nations du Royaume-Uni (Ecosse, Pays de Galle) et enfin l’Irlande s’approprient ce sport aux règles relativement simples. Puis sous l’impulsion des britanniques présents dans le monde entier (par leur Empire colonial et leur activité économique) ce sport se développe variablement sur les continents européen, sud-américain asiatique et africain. Toutefois, malgré cette expansion, le football n’est pas encore LE sport populaire par excellence. D’abord parce qu’en ce début du XXème siècle, il n’a pas encore gagné toutes les classes sociales. Ensuite parce que d’autres sports lui font concurrence. En effet, dans l’Empire Britannique et même ailleurs, le « Football Rugby » (qui provient d’une autre codification dérivée de la soule) est plus pratiqué, notamment parce qu’il correspond plus aux exigences d’amateurisme que veulent promouvoir les britanniques dans leur empire. En effet, le professionnalisme est apparu dès les années 1880’ dans le « Football Association » en Angleterre. Le cricket est aussi un sport important dans certains pays, comme en Inde.  
C’est alors que la Grande Guerre arrive. Par son caractère mondial et massificateur, elle eut un impact important sur la diffusion du football dans le monde. Nous verrons d’abord comment les poilus découvrent le football pendant la guerre et se l’approprient, avant d’expliquer les conséquences de la guerre et l’évolution du football qui va alors vers ses premières Coupes du Monde.

Le football sur le front


Dès le mois d’août 1914 et la mobilisation générale, les sportifs n’échappent pas à la règle et doivent partir au front. C’est donc le début d’une période pendant laquelle le football tourne au ralenti dans plusieurs pays d’Europe. Néanmoins, le football ne meurt pas et constitue même l’une des occupations des soldats sur le front. Il constituait une distraction plus qu’un sport et permettait aux combattants d’oublier un temps les horreurs quotidiennes auxquelles ils assistaient, surtout à partir de la guerre de position. Ainsi, un soldat déclarait « Lorsque je joue au football, je ne pense plus que c’est la guerre ». Le football permettait également de souder les poilus dans un cadre plus plaisant que celui des tranchées.  
Sous quelles formes le football se pratiquait-il « dans les tranchées » ? Malgré la médiatisation des trêves de Noël (notamment par le film de Christian Carion Joyeux Noël sorti en 2005), il semble que ces épisodes n’aient pas tellement entraîné la pratique du jeu de ballon rond. En effet, les sources sont imprécises sur de telles parties. Néanmoins, qu’ils découvrent ce sport ou non, les poilus ont bien joué au football. Les soldats urbains furent sans doute ceux qui ont le plus permis la diffusion, le football étant beaucoup plus ancré en ville qu’en campagne à ses débuts. Les compétitions de football se jouaient entre bataillons d’une même armée ou alors même entre alliés. Ainsi le tournoi inter-bataillons de 1916 a vu sa finale attirer pas moins de 2 500 spectateurs. L’organisation de ce loisir est devenue de plus en plus importante si bien qu’en septembre 1917, c’est le président du Conseil lui-même qui décide de l’achat de 4 à 5 000 ballons pour les poilus.
Mais quelle fut la place du football dans les sociétés et dans les mentalités ? Fut-il un instrument de la culture de guerre ? On peut dire que oui, tout du moins à son échelle. A l’arrière, malgré l’absence de joueurs partis au front, on continue à jouer et on le fait même au service de la guerre, puisque certains matches sont organisés pour collecter des fonds et donc participer à l’effort de guerre. Dès décembre 1914, un match a par exemple opposé l’Amiens AC à d’autres joueurs amiénois, ce qui a permis de récolter 600 francs. Plus significatif, du côté des soldats, le football et la guerre se sont mêlés dans les représentations mentales. A plusieurs reprises, des soldats anglais ont par exemple mené des offensives balle au pied, comme le fit une des compagnies du 8ème bataille du East Surrey Regiment le 1er juillet 1916 en Somme. Cette mise en scène de la guerre conduit à penser que le football est comparé à une bataille qui malgré son caractère pacifique prend une dimension tout aussi patriotique voir chevaleresque et morale que la guerre contre l’ennemi perçu comme un barbare. 
Ainsi le football a eu toute sa place sur le front pour des soldats ayant besoin de loisirs pour oublier temporairement la brutalisation qu’ils subissent. A l’arrière, la Grande Guerre eut encore plus d’impact sur ce sport qui connaît alors une massification importante.

Les effets de la Grande Guerre sur le people’s game

La Première Guerre mondiale eut un effet catalyseur dans la popularisation du football, en particulier sur le Vieux continent. Le ballon rond est entré dans une nouvelle étape de son histoire, une étape qui l’amène vers ses premières coupes du monde.
Le bilan de la Première Guerre Mondiale chez les sportifs français de haut niveau est lourd : 424 morts, l’équivalent de plus d’une délégation français aux Jeux Olympiques. Néanmoins, ces pertes sont en quelque sorte un mal pour un bien quand on voit le nombre de poilus initiés au ballon rond et qui permettent de répandre ce jeu. Le lendemain de la guerre ouvre en effet le début de l’ère du sport de masse. Le nombre de joueurs augmente : en Allemagne, il passe de 161 600 en 1913 à 468 000 en 1920. Même les femmes sont touchées par ce sport auquel elles peuvent plus participer du fait de leur rôle plus reconnu grâce à leur participation à l’effort de guerre. Le premier match de football féminin organisé en France a lieu en 1917. En plus d’attirer plus de joueurs, le football mobilise plus de spectateurs et d’intéressés qui permettent le développement de la presse sportive comme Le Miroir des Sports qui a cette époque tire à 200 000 exemplaires.
La « Der des Ders » est aussi l’occasion pour le people’s game de s’organiser. En France, la Coupe de France voit le jour en 1917 sous l’impulsion de la Fédération Gymnastique et Sportive des Patronages Français et du Comité Interfédéral Français. Elle a pour but de commémorer la mort de Charles Simon tombé au combat en 1915.
Cette effervescence des structures du football ne se fait pas sans débat. En effet, alors qu’outre-manche la question du professionnalisme est éludée, celle-ci hante le football français encore très divisé. D’un côté, l’Union des Société Françaises de Sports Athlétiques défend la conception aristocratique de Pierre de Coubertin qui préfère le football amateur réservé aux plus aisés. De l’autre côté, le Comité Interfédéral Français se prononce pour le professionnalisme dans un but démocratique, afin de permettre aux joueurs de basse condition sociale de pouvoir rivaliser : il s’agit de se faire rémunérer pour s’entraîner au moins autant que les footballeurs de condition élevée qui peuvent se permettre de ne pas avoir de revenus. Dans ce débat qui concerne également d’autres sports, c’est finalement le professionnalisme qui l’emporte. L’USFSA éclate en plusieurs fédérations (dont la FFFA) ce qui entraîne une spécialisation et une professionnalisation accentuée.
Enfin la Grande Guerre a orienté l’organisation du football au niveau international. Si les footballs nationaux se structurent rapidement, la Première Guerre Mondiale a jeté un froid sur les relations sportives internationales. En effet, la Football Association (fédération anglaise) décide de boycotter les anciens empires centraux ainsi que les neutres qui entretiennent des relations sportives avec eux.  La voie de l’ostracisme est abandonnée pour ces nations dès 1924 puisqu’elles participent aux Jeux Olympiques de Paris, puis en 1931 pour l’Allemagne lors du premier match de football franco-allemand. Il faut dire que la FIFA retourne à ses positions pacifistes dès les années 1920 sous l’impulsion notamment de Jules Rimet qui est l’exemple même de l’impact des poilus sur le développement du football. Il fut en effet l’artisan de la création de la Coupe du Monde qui fut conçue pour rapprocher les nations et réunir le football professionnel alors que le CIO tenait à l’amateurisme du tournoi de football olympique. Le nom du trophée a même porté son nom entre 1930 et 1970.
Avec ce tournoi, le football est lancé vers une massification sans précédent, vers une histoire évoluant sans cesse au gré des exploits et du jeu, mais aussi au grès de l’évolution plus globale de notre histoire politique, économique et sociale. 
M. DECOMBE

Sources

Histoire du football, Paul DIESTCHY, Tempus, 2010.

lundi 23 juin 2014

Le CVL, c'est quoi?

Le Conseil de la Vie Lycéenne (CVL) rassemble dix élus élèves, le personnels, les professeurs et les parents d'élèves.
Le CVL se réunit plusieurs fois par an pour travailler sur l'ordre du jour précis pour formuler des avis et des propositions, avant chaque séance du conseille d'administration (CA) le CVL ce réunit sur convocation du chef de l'établissement ou de son adjoint.
Les élèves peuvent a leurs souhait demander une séance extraordinaire si ils veulent se réunir pour discuter sur un projet ou sur un sujet très important.
Le CVL est un lieu ou les élèves peuvent s'exprimer et porter des projet avec l'aide des adultes de l'établissement. Le CVL choisie un Vice-président en début d'année qui est membre de droit au conseil d'administration et au FSE.

Les projet 2013/2014 au lycée Cugnot :

-Questionnaire sur la restauration scolaire (fait au mois de décembre),
-Création d'un logo représentant le CVL (fait fin décembre)
-Mise en place d'une « commission repas » (mis en place depuis le mois de février),
-Prévention sur les « dangers d'internet » (fait au mois de mars avec la classe de 1BMV1),
-Ouverture d'une « page fan » sur facebook (mis en place au mois de mars),
-Proposition de deux pains différents à la cantine ( mis en place depuis début mars)
-Mis en place d'une Chaine Wifi à la cantine (depuis fin mars a la cantine),
-Prévention sur « la sécurité routière » (au mois d'avril avec les classes de terminales),
-Pétition contre la vitesse excessive des automobilistes devant le lycée (fait fin mars, pétition déposer en mairie début avril)
-Projet d'installation d'une machine a café dans le foyer (projet en cours)

POUR 2014/2015 :

Ehhh  bah ! on verras bien pour l'instant laissons venir les vacances d'été le CVL a besoin de soleil pour prendre de l'inspiration !!

Vos idées sont les bienvenue sur la page fan du CVL sur facebook ou par mail :



lundi 26 mai 2014

Le club musique s'éclate!








Youpi!!! Youpii!!!!

Le P'tit Joseph a gagné le premier prix des Palmes académiques dans la catégorie "Journaux scolaires - lycées"! Remise des prix le 4 juin à 14h30 à Livry-Gargan!!!
Merci à l'Association des Membres de l'Ordre des Palmes Académiques de la section de la Seine-Saint-Denis et à l'ensemble des journalistes!