mercredi 25 novembre 2015

Egalité filles/garçons: les interventions ADRIC

Au sein de l'établissement, des interventions de sensibilisation sont proposées aux classes de secondes sur des thèmes liés à l'égalité entre les filles et les garçons. 
L'un des objectifs est de lutter contre les propos sexistes. Voici un exemple issu d'un article du journal "Le Figaro": 

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/11/05/01016-20151105ARTFIG00248-dites-ecrivaine-pas-ecrivain-le-guide-pour-lutter-contre-les-stereotypes-de-sexe.php 

Suite à ses séances de débat, des ateliers seront proposés sur le mois de janvier afin d'approfondir la réflexion. Ils se dérouleront sous différentes formes: atelier journal, atelier affiche et atelier arts plastiques. 
Pour plus d'informations, contactez Mme Brénéol. 

(Créée en 2003, l’Agence de développement des relations interculturelles pour la citoyenneté (ADRIC) est une association loi 1901, admise d’intérêt général. Elle a pour but de mieux faire connaître, de développer et de promouvoir la citoyenneté, l’égalité, la liberté et la laïcité en prenant en compte la dimension interculturelle de la société.)

mardi 17 novembre 2015

Des éléments pour comprendre...

Les tragiques attentats de vendredi dernier ont plongé beaucoup d'entre nous dans la consternation. Voici quelques liens pour comprendre les événements:
Comprendre la domination de l'Etat islamique en... par lemondefr

dimanche 4 octobre 2015

Bientôt un nouveau numéro!

Bonjour à tous! Plus que deux semaines avant la parution du premier numéro de l'année! Le comité rédactionnel attend les contribution de chacun: leptitjoseph@gmail.com



dimanche 27 septembre 2015

Il y a 50 ans, la R16!

Source: Auto Plus. R16, septembre 1965.

Avec sa carrosserie compacte à hayon, la R16 inaugure une nouvelle génération de familiales. Sa silhouette originales va séduire un public de plus en plus large. 
A mi-chemin entre break et berline avec son hayon, sa silhouette rappelle celle des utilitaires.  Elle permet de transporter meubles, bicyclettes grâce à la modularité des sièges. Elle offre une grosse capacité de chargement. 
En revanche, la mécanique de 55 ch est jugée insuffisante. Il faut attendre 1968 pour voir apparaître des modèles plus puissants comme la TS (83 ch). 
Avec plus de 1,8 million d'exemplaires produits, la R16 comte parmi les plus beaux succès de Renault.

Il y a 500 ans: 1515, Marignan!



Détail d'une enluminure du XVIe siècle attribuée à Maître à la Ratière, Chantilly, musée Condé.


A la question « 1515 ? », tout le monde ou presque vous répondra « Marignan ! ». Cette année, nous commémorons les 500 ans de cette bataille remportée par François Ier, dans la petite ville italienne située à 13 km au sud-est de Milan. Mais qu’allait faire ce jeune roi de France de tout juste 21 ans en Italie du Nord et pourquoi cette bataille est-elle restée célèbre ?

Nous sommes le 1er janvier 1515, Louis XII, le roi de France meurt sans héritier mâle direct. Selon des règles établies au fur et à mesure durant le Moyen-Age, c’est son plus proche parent mâle qui doit lui succéder. Il s’agit de François d’Angoulême, tout juste 20 ans, cousin du roi, devenant ainsi le 24ème monarque de la dynastie des Capétiens.
François rêve de gloire et veut montrer sa puissance à l’Europe entière. Il poursuit la politique de ses prédécesseurs sur la volonté d’expansion du Royaume de France en Italie. Parce qu’il a appartenu à son arrière-grand-mère Valentine Visconti, fille du dernier duc de Milan de la dynastie des Visconti à laquelle a succédé celle des Sforza, François Ier revendique le duché de Milan. Celui-ci est allié au Pape et aux suisses qui ne veulent pas de Français en Italie du Nord.

A l’été 1515, François Ier rassemble la plus grande armée que le royaume ait connue. 40 à 45 000 hommes (dont une bonne moitié de mercenaires allemands) soit deux fois plus que l’effort de guerre de ses prédécesseurs, 56 canons[1] franchissent les Alpes en 3 jours sur des chemins étroits et par une route inhabituelle dans le but de prendre à revers l’armée des cantons suisses. Cette tactique fonctionne très bien puisque les Helvètes sont obligés de se replier sur Milan début septembre. C’est alors qu’ils se divisent sur la marche à suivre. Trois cantons décident alors de faire sécession et rapatrient leur armée, soit un tiers des effectifs ; laissant les autres cantons avec seulement 25 000 hommes[2].

Le 13 septembre, les Suisses décident d’attaquer le camp des Français installés à Marignan en comptant sur l’effet de surprise et leur force. En effet, au début du XVIe siècle, les mercenaires suisses sont les plus redoutés d’Europe, ayant vaincu les Bourguignons (entre 1474 et 1477) ou encore l’empereur du Saint-Empire Romain Germanique (SERG) en 1499[3].
La bataille débute bien pour eux mais la nuit du 13 au 14 septembre fut décisive. En effet, les Suisses sont mal approvisionnés, ils ont faim, ils sont mouillés car ils ont dû franchir des canaux nombreux dans la région et ils ne peuvent  allumer des feux pour se réchauffer par cette nuit glaciale car ils se font tirer dessus par l’artillerie française. Celle-ci profite aussi de la nuit pour se repositionner. Le lendemain, les Suisses sont écrasés par les lignes françaises avec le roi à leur tête. Ils perdent 8 000 hommes contre 4 à 5 000 pour les Français. François 1er est alors adoubé par le chevalier Bayard d’après la légende. Milan se rend quelques jours plus tard aux Français.



Marignan marque le début du retrait des Suisses dans les guerres européennes même si leur neutralité ne fut officiellement reconnue qu’en 1815 au Congrès de Vienne. 
C’est aussi le retour de la France en Italie du nord. Retour bref puisque les défaites à La Bicoque (1522) et surtout celle de Pavie (1525) pendant laquelle François 1er fut capturée par Charles Quint, sonnent le glas des ambitions françaises qui ne revint que sous la Révolution.

Ce qui fit de Marignan une bataille célèbre fut la propagande dispensée par la France et ses alliés en Europe. L’objectif était de faire passer le jeune François 1er pour le nouveau César, le nouvel Alexandre. Les chansons (composition de Clément Jannequin), les médailles, les gravures et aussi la littérature participèrent à diffuser cette image et notamment à la fin des années 1510 lorsque le monarque se présenta à l’élection du siège impérial du SERG.



La Guerre ou La Bataille de Marignan, par Clément Janequin. 1555


Mais l’événement qui fit entrer la bataille dans la légende fut la grandiose reconstitution du château d’Amboise en en 1518[4]Il s’agissait de fêter le baptême du premier enfant du roi ainsi que le mariage de sa cousine avec le duc d’Urbino Laurent II de Médicis futur parents de Catherine de Médicis (ces derniers ne sont pas encore à la tête de la Toscane).

Les festivités durèrent cinq jours. Un château de tissu fut même construit pour abriter les convives. Mais surtout, un fortin de bois et de toile fut édifié pur permettre au roi entouré de chevaliers, de rejouer la bataille. Celui-ci fut conçu en partie par Dominique de Cortone après avoir reçu les conseils de Léonard de Vinci (ce dernier dessina d’ailleurs une partie des costumes des festivités).

De nombreux ambassadeurs italiens furent conviés à cette fête et ce furent eux, via leurs écrits, qui participèrent grandement à diffuser la propagande royale en Europe et à rendre à jamais célèbre, la bataille de Marignan. Toutefois, elle ne permit pas à François 1er de se faire élire empereur. L’argent distribuée par son adversaire Charles Quint fut d’une bien meilleure utilité.


On le voit donc, le premier grand succès du Roi de France François Ier fut accompagné d’une propagande immédiate permettant à cette bataille de rester à la postérité. Et elle le resta, confirmant sa place dans le « roman national » au XIXème siècle. Elle fut en effet représentée par Alexandre-Evariste Fragonard sur un tableau en 1836, œuvre qui est visible dans la galerie des batailles créée par Louis-Philippe l’année suivante dans un souci de réconciliation nationale. Cette présence n’est pas anodine, puisque Marignan est présentée aux côtés d’autres victoires perçues comme constitutives de la nation française : Poitiers, Bouvines, siège d’Orléans… Les manuels scolaires du XIXème siècle (en particulier le « Petit Lavisse » s’adressant au Cours Elementaire) : l’épisode est narrée de manière romanesque et associe la figure combattante de François Ier à celle de Bayard qui le fait chevalier, dans une ambiance de bravoure et de courage presque médiévale ! Les programmes d’histoire actuels accordent une place moins grande à celle-ci et l’historiographie a réétudié le « cas Marignan » sous un angle plus militaire et social, comme en témoignent les reconstitutions historiques actuelles.  

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/88/Francis_at_Marignan.jpg

L'oeuvre de Fragonard célèbre la bataille de Marignan en insérant au centre la figure du Roi de Guerre. 

Pour conclure, si Marignan est une des batailles françaises les plus célèbres de l’époque moderne, elle fut toutefois une naine politique. En effet, la France fut obligée de se retirer définitivement d’Italie du Nord dès 1525 après la défaite de Pavie, bataille durant laquelle le roi fut même fait prisonnier par l’armée de Charles Quint. Le royaume n’avait pas suivi la révolution engendrée par l’utilisation des armes à feu portatives.
Ensuite, ce n’est pas à Marignan que les Suisses adoptèrent leur célèbre neutralité. En réalité, la Confédération renonça progressivement aux guerres durant la Renaissance et les Lumières, mais sa neutralité ne dut officiellement consacrée qu’en 1815 au Congrès de Vienne.
C’est donc bien la propagande qui fit de Marignan, cette bataille si célèbre même si toutefois, les gens n’en connaissent plus aujourd’hui tous les détails. Elle n’en reste pas moins un détail intriguant de notre mémoire collective et de notre attitude face à la chronologie et face à « l’histoire-bataille ».

MR DECOMBE



[1] . Qu’allait-il faire à Marignan ? Amable Sablon du Corail, L’Histoire, Les Collections, n°68, juillet 2015.
[2] . Ibid.
[3] . Ibid.
[4] . On rejoue la bataille, Pascal Brioist, , L’Histoire, Les Collections, n°68, juillet 2015







lundi 31 août 2015

Il y a 300 ans : La mort de Louis XIV le Grand



Bonjour à tous,

Aujourd'hui c'est la rentrée, et nous ne perdrons pas de temps pour nous remettre dans le bain car nous commémorons aujourd'hui le décès du Roi de France le plus célèbre : Louis XIV dit "Le Grand" ou encore surnommé le Roi Soleil.
De quoi faire quelques rappels, mais surtout de se poser quelques questions : comment est-il mort ?D'où vient la célébrité  mémorielle d'un seul Louis parmi tant d'autres ?

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/5f/Louis_XIV_of_France.jpg/220px-Louis_XIV_of_France.jpg

Le Roi est mort, vive le Roi !

"A ce moment-là, Louis XIV se souvient que son peuple a souffert par sa faute. Il regrette d'avoir fait trop souvent la guerre, et dépensé trop d'argent en construisant des châteaux et en donnant des fêtes. [...] Ainsi Louis Quatorze confessa les grandes fautes qu'il avait commises et mourut avec un beau courage."

C'est ainsi que se finit le chapitre dédié dans le manuel d'Histoire d'Ernest Lavisse (Cours Elémentaire) de 1913. Par ces lignes l'on remarque bien l'ambivalence passionnée de la vision de Louis XIV par l'Histoire de France : une conscience d'un Roi absolu teintée d'une certaines admiration pour un Grand Roi ayant marqué la France du plus long règne de son histoire.

Presque rien n'est pourtant dit sur la mort d'un Roi qui a tant fait, mis à part qu'elle fut préparée. Il faut dire que si elle intervint le 1er septembre 1715 à 8h15 du matin, elle mit près d'un mois à se confirmer, précisément à partir du 10 août de la même année. En effet, alors âgé de presque 77 ans, le Roi ressent une douleur à la jambe en revenant de la chasse. Le diagnostique (une sciatique) ne révèle pas la gravité réelle du mal du Prince, atteint en fait d'une gangrène sénile, comme en témoignent les tâches apparaissant rapidement.

Malgré tout, le Roi se veut fidèle à sa fonction et à son devoir. Mais en 15 jours, son état s'aggrave si bien qu'il passe ses derniers jours (du 25 août au 1er septembre) au lit. Une mort attendue donc si bien qu'on règle déjà la question de la succession : on amène le successeur (et futur Louis XV) au chevet de son arrière-grand-père dès le 26 août afin que le vieux soleil le conseille sur la marche à suivre notamment concernant les guerres, qu'il faut éviter. 

La préparation de la succession est un élément qui existe déjà depuis la dynastie Carolingienne. Mais c'est à partir de Philippe Auguste que la succession automatique du fils aîné est de fait entérinée. Elle rend la fonction de Roi quasi-éternelle : quelque soit la personne, la France a un Roi, le successeur devient presque naturellement Roi une fois son père (ou parent) décédé. C'est à partir de 1498 que l'on réduit cela à une formule : "Le Roi est Mort, vive le Roi", crié aux funérailles de Charles VIII. 

Malgré cette succession toute naturelle, la mort se faisant plus longue que prévu (le Roi est tenace et semble même se remettre pendant un temps) et le successeur étant encore jeune, une régence est assurée par Philippe, duc d'Orléans et neveu de Louis le Grand. Louis XIV aussitôt parti, le successeur est placé aux Tuileries à Paris et Versailles n'est plus la capitale du Royaume. La tendance est à la nouveauté alors que la fin de règne du Roi Soleil s'était déroulée dans l'ennui de la cour. 


Les funérailles royales

Si la formule précédemment évoquée résume à elle-seule la théorie selon laquelle la fonction Royale ne meurt jamais, elle ne suffit pas à le démontrer et s'accompagne d'un apparat impressionnant visant à assurer la transmission d'un pouvoir royal intact malgré la mort de son détenteur. Ce sont les funérailles royales qui ont pour objectif de mettre en scène une dernière fois le roi défunt, de lui rendre hommage et lui faire ses adieux pour tout un peuple.

Au départ, les funérailles des Roi de France sont celles d'une grande famille de noble mais ne sont pas dignes de la fonction royale. Mais cette cérémonie tire ses lettres de noblesse de l'augmentation de la puissance du Roi (avec apparition progressive des regalia) et surtout de la légitimation et de la codification de celle-ci par le sacrement, qui est pleinement établi au milieu du Moyen Age (vers le XIIème-XIIIème siècle). Si un Roi est sacré dans le faste, pourquoi ne pas non plus lui rendre hommage dans le faste ? La démarche est la même : renforcer un pouvoir royal déjà devenu héréditaire (grâce à la pratique répétée de l'association du fils aîné au sacre). En tout cas le corps du Roi fait l'objet d'une attention de plus en plus soignée à la fin du "Beau XIIIème siècle" puisqu'on l'embaume et qu'on l'éviscère afin de retarder la décomposition pour prolonger l'exposition et gagner un temps précieux permettant de l'amener sur le lieu d'ensevelissement, le plus souvent l'Abbaye de Saint-Denis. Cette logique de grandes funérailles amena même à utiliser une effigie du Roi à partir de 1422 (mort de Charles VI dit "Le fol") comme le faisaient les anglais, afin de l'exposer à la place du cadavre décomposé. D'abord en bois, celle-ci fut rapidement en cire et précieusement mise en valeur, la rendant plus réaliste. Selon Ralph Giesey, cette effigie illustrerait la formule "Le Roi est Mort, vive le Roi" et montrerait la continuité de la fonction royale. 


Si le prédécesseur de Louis XIV, Louis XIII, reçut des funérailles plus simples et solennelles qu'Henri IV, le Roi Soleil eut de nouveaux des funérailles plus fournies, ce qui peut faire écho à l'absolutisme déployé par ce-dernier. Il ne pouvait en être autrement pour un Roi ayant autant domestiqué sa noblesse par une étiquette rigourissime. Les funérailles de sa défunte femme Marie-Thérèse (en 1683) témoignent de cette tendance avant même son décès. C'est donc de funérailles dignes de lui dont a "bénéficié" Louis XIV, avec tous les Grands du Royaume, la famille, le Dais, le long cortège, les ambassadeurs, le Clergé,... L'accueil de l'abbaye de Saint-Denis fut certes moins prestigieux (le Grand Prieur au lieu de l'Abbé), mais l'hommage fut tout de même vibrant et le corps fut pris en charge avec soin par les moines :


« Savants et saints religieux, nous venons déposer ce qui nous reste d’un des plus grands rois qui aient gouverné cette puissante monarchie. Nous venons, par l’abaissement et par l’anéantissement des grandeurs les plus éclatantes, rendre hommage à Celui qui est, a été et sera éternellement. La postérité la plus reculée conservera la mémoire de Louis le Grand, le victorieux, le pacifique, l’asile et le protecteur des rois. Appliqué depuis longtemps aux exercices d’une piété pure et sincère, occupé tout entier des devoirs de la religion, ne songeant qu’aux moyens de soulager ses peuples abattus sous le poids d’une guerre aussi longue et pénible qu’elle fut nécessaire, ce grand prince a consommé sa course avec une fermeté et une religion dont il est peu d’exemples. Nous en avons été les tristes témoins. Loin de s’écrier, dans ses dernier moments : « O mort, que ton souvenir est amer à l’homme qui jouit paisiblement de ses richesses », il ne pleura jamais sur lui-même ; s’il versa quelques larmes, il ne les donna qu’à la douleur de ceux qui l’environnaient ; doux et tranquille, mais sans faiblesse ».


Après quoi 40 jours de dépôt mortuaire eurent lieu, non autour d'une effigie mais plus stoïquement autour du cercueil. On enchaîna ensuite avec la messe des morts, l'inhumation et le sacrement du successeur. La continuité royale et dynastique était assurée.

Histoire et Mémoire de Louis XIV


Nous le savons, le Roi Louis XIV est d'un point de vue mémoriel un des fondements du Roman National Français et de la mémoire collective. Le tricentenaire de sa mort est donc l'occasion à la fois d'une commémoration (par exemple les médias comme France 2 y consacrent des reportages et articles) et d'une réévaluation historiographique, comme en atteste notamment un colloque ayant eu lieu début juin dernier : "Penser l’après Louis XIV. Histoire, mémoire, représentations (1715-2015)".  

Et si Louis XIV est plus resté à la postérité pour sa grandeur que pour son "côté sombre" et ses guerres, c'est aussi parce qu'il y a contribué en mettant une grande énergie à son image et sa représentation : cérémonies, théâtre, poésie, peinture, sculpture,...les arts furent presque autant domestiqués que la noblesse, ce qui ne fut pas étranger à la grande fertilité culturelle française de l'époque. Un ouvrage fut important pour le démontrer : c'est celui de Peter Burke, Louis XIV : Les stratégies de la gloire. Il permet d'expliquer en bonne partie la vision glorieuse que l'on a du Roi Soleil, mais aussi d'en relativiser la portée : il s'agit plus d'une image, d'une représentation, que d'une réalité objective. Ainsi, les années 1660-70, à travers la représentation du Roi en Guerre (Guerre de Dévolution, Guerre de Hollande), ont permis son affirmation, quand la décennie suivant 1678 fut celle de l'apogée et de l'élaboration du système versaillais. Dans la même lignée, les actes de colloque Louis XIV : l'image et le mythe permettent d'étudier la vision de Louis XIV en passant non seulement par le début de la construction de l'image (avec le voyage dans le sud de la France entre 1659 et 1660), mais aussi par les goûts [artistiques] du Roi. Mais le contrôle ne put être total et l'image se construisit aussi par d'autres intermédiaires (La Gazette, les étrangers et ambassadeurs, les parlementaires... et leurs écrits). Cela mena même à une contre-image accentuant son penchant belliciste et ses aventures amoureuses, contre-image qui s'est amplifiée à partir de sa mort puis au XIXème siècle. 


La vision actuelle de Louis XIV doit aussi, comme le rappelle Joël Cornette, à l'historiographie qui jusqu'aux années 1930 a été marquée par des études presque exclusivement politiques et identitaires (royalistes ou républicaines). Étonnant pour le souverain le plus emblématique de l'absolutisme de rester aussi ancré dans les mentalités collectives alors que la Révolution Française est passée par là. Il faut dire que le règne de Louis XV, puis le XIXème siècle, furent des périodes clémentes à l'égard de Louis XIV. La Restauration et la Monarchie de Juillet ont ainsi travaillé dans le sens d'une réhabilitation du plus grand des souverains. Même la IIIème République et son "historien officiel" Ernest Lavisse ne fut pas si sévère avec "Le plus grand roi du monde", justifiant sa grandeur par le besoin pour les hommes de se constituer des "êtres supérieurs d'humanité". L'influence de l'Ecole des Annales confisqua ensuite pour une cinquantaine d'année cette période à l'histoire politique pour la consacrer au temps long, aux grandes structures et à leurs évolutions, aux "20 millions de français" plutôt qu'à leur souverain, aux chiffres accablant ce dernier. Mais chassez le naturel, il revient au galop ! Le politique fit à partir des années 1980 son grand retour, rattrapant même des "Annalistes purs" comme Emmanuel Le Roy Ladurie ou Pierre Goubert. Quoi de plus normal pour un souverain incarnant la puissance de l'Etat ? Cependant ce retour s'accompagne d'un renouvellement en concordance avec les mentalités et questionnement des années 1980 : la mise en question de la place de l'Etat permet d'en réévaluer l'histoire : études des budgets d'Etat, des réseaux, des patronages et clientèles, de l'opinion et de la culture. On réévalue également le concept théorique d'absolutisme au regard des pratiques institutionnelles réelles. 



On le voit donc, s'il apparaît comme un personnage indéboulonnable de notre histoire, Louis XIV est toutefois un objet de recherche foisonnant qui sort de son image mémorielle figée pour bénéficier des renouvellements historiques... et celui-ci a peut-être encore beaucoup à nous apprendre.

M. DECOMBE


 
Pour en savoir plus : 


mercredi 27 mai 2015

Voyage en Auvergne 27-29 mai 2015

Jour 1: C'est sous le soleil que le séjour en Auvergne a débuté avec la visite de la source Sainte Marguerite et la mare de bitume.

Les élèves ont admiré le geyser de la source Brissac (Sainte-Marguerite). C'est un geyser naturel découvert en 1871. Actuellement il se déclenche environ toutes les 20 minutes et dure 4 minutes environ.















 

Près de l'aéroport se trouve une mare de bitume. 


Le puy de la Poix est une petite butte, trace d'un ancien petit volcan, située à 435m d'altitude, dans la banlieue Est de Clermont-Ferrand. Le puy domine de 10/12m son environnement immédiat: les autoroutes A71 Paris-Millau et A72 Clermont-Lyon, le bout des pistes de l'aéroport d'Aulnat, une zone industrielle. 

C'est ici que les élèves ont étudié la topographie de Clermont-Ferrand, l'étalement urbain et les différents aménagements industriels et de transports.




Jour 2: Après une courte nuit à l'auberge de jeunesse, certains élèves ont visité le musée Michelin, tandis que les autres visitaient une ferme à Saint-Nectaire.


 Voici les élèves (TBCAC et 1BMV1) devant le plus gros pneu au monde. Il est principalement utilisé en Amérique latine.



L'après-midi l'ensemble des élèves a admiré le panorama en haut du Puy de Dôme avant d'entamer une course pour arriver les premiers en bas. 






Jour 3 : Visite de l'usine Cataroux Michelin. C'est une opportunité exceptionnelle pour un groupe scolaire: la découverte de la fabrication d'un pneu Michelin et la visite de l'usine.